… La peau de porc que je vous demande est la peau du porc qui est à Tuis, roi de Grèce. Elle guérit et rend sains tous les blessés et malades du monde quel que soit le mauvais état [dans lequel ils se trouvent] pourvu qu’ils apportent un souffle [de vie]. C’est ainsi qu’était ce porc : si l’on faisait passer par lui un fleuve, [l’eau] se changerait en vin jusqu’à la fin de neuf jours. La blessure qu’il toucherait serait guérie ; et les druides de Grèce dirent que ce n’était pas en lui qu’était cette qualité, mais dans sa peau. Il fut donc écorché, et ils ont la peau depuis…
… Rassurant par ce présage le cœur de son fils (Aristée), elle (Cyréné) commence ainsi :
« Il y a dans le gouffre de Carpathos, royaume de Neptune, un devin, le dieu céruléen Protée, qui parcourt l’immensité de la plaine liquide avec un attelage de coursier, à deux pattes, mi-poissons, mi-chevaux … »
… Elle dit et répand un fluide parfum d’ambroisie, qu’elle fait couler sur tout le corps de son fils ; alors une suave odeur s’exhale de l’arrangement de sa chevelure (compositis crinibus), et une souple vigueur (habilis vigor) a pénétré ses membres…
… La Nymphe (Idothée), ayant plongé au vaste sein des ondes, en avait rapporté, pour la ruse qu’elle ourdissait contre son père, les peaux de quatre phoques, fraichement écorchés, puis elle avait creusé dans le sable nos lits. Assise, elle attendait. Nous arrivons enfin, et nous voici près d’elle. Elle nous fait coucher côte à côte et nous jette une peau sur chacun. Ce fut le plus vilain moment de l’embuscade : quelle terrible gêne ! Ces phoques, nourrissons de la mer, exhalait une mortelle odeur… Qui prendrait en son lit une bête marine ? …Mais pour notre salut, elle avait emporté un cordial puissant : c’était de l’ambroisie, qu’à chacun elle vint mettre sous le nez ; cette douce senteur tua l’odeur des monstres…
![]()
![]()
![]()
![]()
|
![]()
![]()
![]()
|