SynopsisNous avons insisté dans le dernier chapitre de la première partie sur le rôle tenu par les membres moteurs, à savoir les bras, mains, jambes et pieds dans l’« Aveuglement » spatio - temporaire des Balma – Baumes, qui servaient à la fois d’habitats et de modes d’expression aux hommes de la préhistoire. Ces membres moteurs imprimaient ainsi, comme le peintre Gustave Courbet dans une Balma plus tard, ce qui allait devenir les premiers mythes de l’humanité et ses premières mythologies, dont certaines, « peintes » sur les parois, resteront encore pour longtemps à interpréter.
Penchons-nous sur une des peintures de Gustave Courbet, œuvre, aux jeux de lumières contrastés, réalisée, à Ornans, en 1864, non loin du site d’accueil des pestiférés et de l’ermitage dédié à Sainte Anne, Saint Sébastien et Saint Roch, dont le nom coïncide souvent avec l’implantation d’une « Roche » très symbolique dans le secteur. C’est un paysage, qui résume à lui seul tous les tableaux du « Maître des Falaises transpercées », du « Maître des Balmes - Baumes », celui de la reculée de Chauveroche. Dans ce site et dans toutes les « Cha(u)veroche » que nous étudierons, existe une « Grotte » très profonde qui a frappé obligatoirement le peintre comme elle a fait toujours « impression » sur les visiteurs et qui lui a donné son nom Cava Rocca « Cave Roche » : cela revient à dire que c’est une Balma – Baume et qu’elle possède en son « Sein », tel le « Péché Originel » d’Ève ou de Pandore, toutes les mythologies, dans sa « Nudité » première, de la « Première Femme », de la Terre – Mère, de ses « Antres » et de ses « Ouvertures » vers la Lumière et la Vie, en deux mots : de son « Sexe Féminin », telle la « Source de la Loue », avec son aboutissement mythique, le « Serpent - Vouivre »…
La Balma, objet du « Désir Initial », s’accompagne d’épithètes toponymiques, où se retrouvent les connotations portées par la déesse de l’« Amour », « Marine » de surcroît, de type Aphrodite née de l’écume de la « Vague », de celle-là même de Courbet, qui se brise sur les falaises de Normandie et dans les « Chambre d’Amour » ou bien s’unit à la plage. D’épithètes aussi à connotations terrestres reprenant les mythes antiques de l’animal prédateur « Mâle » ou « Femelle », telles « Romain(e) », Sarrazin(e), prédateur comme l’« Ours », le « Renard », le « Loup », « Amator – Amoureux » et propriétaires de cette tanière – refuge abritée, source « spermatique » de propagation de la Vie. Nous découvrons cette symbolique de la barrière « intime » de la « Dame » (toponyme typique) à franchir ou à transgresser, au niveau de la peinture « l’Atelier du Peintre » où Courbet place au centre et associe la « Femme » aux « Balma - Baumes » de la haute vallée de la Loue qu’il peint ou désigne de sa « Main – Pinceau », plus précisément sous les sites évocateur du « Château de Hautefeuille » et de la « Grotte de la Grande Baume », entre Mouthier et Lods. Il est clair que Gustave Courbet nous fait un clin d’œil complice quand il installe son « Atelier du Peintre », rue Hautefeuille, à Paris, sur un site qui vit l’érection du château de Ganelon, traitre dans la Chanson de Roland au profit des « Sarrasins » (cf. la peinture de la « Grotte Sarrazine ») … Nous étudions le toponyme, synonyme de cavités et le « Mythe de Roland » à Roncevaux et son « Enterrement » à Saint-Romain-de-Blaye ; nous recherchons l’étymologie du nom Ganelon, à partir de la racine *gen- « s’ouvrir à la lumière, engendrer, ouverture, bouche » (cf. ganne = souterrain ») qui débouche sur un ensemble toponymique et mythologique très souvent christianisé (Izernore, Condat – Saint-Claude, Saints Romain et Lupicin, etc.), imparable, lié à la fois aux Balma, à la Grotte « Source de Vie » et à la « Femme », que le peintre réunit dans multiples peintures. Le nom de Ganelon est synonyme de « transgression », comme l’est celui de Gengoux, comte mérovingien « trahi » lui aussi par sa « femme Ganéa » : la légende de Saint Gengoux, Patron des « maris trompés », des « « Cocus » a dû plaire à Courbet, d’autant que son culte « naturaliste » (fête des escargots, « bêtes à cornes » qui peuplaient les terres à vignes) est associé à Montgesoye et chez Max Buchon, à Vuillafans, à celui de Saint Vernier Tout cela se résume en un mot, « Désir », que le peintre a très bien commenté dans une œuvre traduisant les « éternelles chaleurs » de la Nature et de l’Animalité y compris Humaine : « la Vallée de la Loue, par Temps d’Orage » ; apparaît en effet, sous le ciel plombé, entre les Balmes Blanches, le confluent, l’« Union », dans la plaine, de la Loue et du Leugney, au pied de la colline de Lugduniacum « la Montagne du Désir » (toponyme gaulois comme Lyon < Lugdunum, où s’unissent Saône et Rhône) qui a donné son nom, celui du dieu celte Lug associé à la lumière perçue et à l’« envie suscitée », au ruisseau de l’« Île-au-Prêtre ».
La légende « Sarrasine » de Roland se poursuit, avec son épée plantée comme un sexe dans la falaise, en un site, symbole, de par son nom, de ce Désir « vital », dans les Baumes de Rocamadour, le « Roc de Saint Amator – Amour » : apparaissent alors, avec la présence légendaire de Sainte Véronique évoquant la « Chevelure de Bérénice », toute une symbolique et une mythologie, y compris chrétienne, retrouvées aussi avec Sainte Madeleine réfugiée dans la « Sainte Baume » de Provence, de la « Chevelure » associée aux « Profondeurs Sauvages » et à l’attirance irrésistible qu’elle entraîne dans le « rêve » de leurs habitants, tels les ermites. Ce mythe des « Cheveux Longs », de la « Crinière », que nous retrouvons dans la légende de la Lorelei, femme fatale comme une Sirène, s’épanouit à souhait dans bon nombre de peintures de Courbet, telles « la Jeune Fille à la Mouette » ou « la Belle Irlandaise » ; bizarrement, c’est près d’un « gouffre » et dans l’église de La Barèche, dédiée à Saint Hippolyte (cf. la légende de Phèdre séductrice et du fils du héros Thésée, sorti du « Labyrinthe » souterrain), compagnon d’un Saint Romain, que notre ami Jean-Luc Gannard a découvert un « Chemin de Croix », quatorze peintures, œuvres de l’initiateur de Courbet, le « Père Beau », parmi lesquelles « Jésus et Sainte Véronique », inspirée de Lesueur : ce thème des « Cheveux » pour lesquels le Christ était loin d’être insensible, se retrouvera, comme une conclusion, un an après la mort de Gustave Courbet, dans une peinture du Belge Félicien Rops, symboliste et anticlérical, : « la Tentation de Saint-Antoine ». Le toponyme « Romain, Romans » qu’il soit « sanctifié » ou non, nous le retrouvons dans le « Chemin des Romains » à Ornans et au-dessus de la « Vierge du Chêne et du Raisin », à Maisières, à la Malcôte : Romain désigne alors la demeure vigneronne de la jeune voyante Cécile Mille à « La Grange sous les Romains » ; or ce toponyme indique systématiquement la présence de cavités transperçant des falaises, ces falaises associées à la féminité qui plaisent tant au peintre de la vallée.
Dans la mythologie chrétienne, reprenant la mythologie « romaine » de la « Louve Nourricière », l’association de ce nom avec d’autres Saints, la plupart du temps « Ermites » dans une grotte comme Saint Lupicin, Saint Benoît, ou gardien de prison souterraine comme Saint Hippolyte et Saint Romain, convertis par Saint Laurent, sous-tend exactement les mêmes thèmes nourriciers, avec un lien mythique encore plus profond, à savoir l’évocation systématique du « Desiderium - Désir initial » s’accompagnant de ou « refusant » celui de la « Femelle animale » ou de la « Femme » : cela, Gustave Courbet l’a très bien ressenti et exprimé dans ses peintures des baumes, des grottes, et des puits et gorges profondes, associés aux « refuges » des animaux se terrant comme des ermites dans leurs « Remises », par exemple au « Puits Noir », dans la vallée de la Brême, ou aux abords du ruisseau de Plaisirfontaine, au nom évocateur très bien perçu par P. Reilé et J.P. Sergent … L’idée, dans la religion chrétienne, d’associer les « Baumes – Grottes » à différents noms d’« Ermites », qui s’enterrent dans les grottes, semble assez primitive et soulève la question de l’antériorité toponymique par rapport au site : est-ce le nom primitif, à l’assonance proche, du site « Sacralisé », donc Benedictus – Benoît « Bénit » (à propos de la peinture par Courbet du Retour de la Conférence, Proudhon, abordant le « Chêne de Notre-Dame », ne parle-t-il pas de « Chêne Bénit » !) qui induit celui du Saint ou l’inverse. En « tous » les cas, « tous » les Saints « Romanus » sont associés aux cavités et aux excavations ! Il suffit d’aller dans la région de Saint-Claude pour comprendre … Et la Femme « tentatrice » n’est surtout pas absente : elle devient « Sœur », comme Idole – Yole (anagramme d’« Odile » aveugle à Balma – Baumes-les-Dames), sœur de Romain et Lupicin, à Balma – Saint-Romain-de-Roche (Pratz – Jura), cachant en réalité son rôle au minimum de « Femme de Compagnie », telle Scholastique avec Benoît, Claire > Clarisse avec François d’Assise, avec les interdits que cela engendre comme dans les amours de Roméo et Juliette. Il reste que la notion de « Prédateur Rapace », allant jusqu’à être « Sarrazin(e) », accompagne par effet inverse, tous les secteurs à « Baumes » ou à « Puits » où peuvent se réfugier auprès de l’« Eau et des Sources salvatrices », les Bêtes Sauvages, innocentes ou « nourricières ». Gustave Courbet, pourtant prédateur – chasseur, a pressenti toute la sémantique de « Survie » que porte le nom d’un ruisseau confluant avec la « Louve - Loue », la « Brenne » devenue « Brême », nom issu du gaulois bran « corbeau », en peignant de toutes les manières cette vallée remplie d’abris mystérieux, de canyons et de mythologies… Le « Corbeau », avant de nourrir, chez les chrétiens, les « Ermites » en leur apportant du « Pain », avant de sauver le corps de Saint Vincent protecteur du « Vin », était l’« Oiseau des Gaulois », détecteur, au « Désir exacerbé », des sources d’eau vive et de plaines nourricières, construites aux confluents des cours d’eau. Il en est ainsi de la plaine de Lyon, sous le Mons Desideratum, autrement appelé Lugdunum, la « Montagne du Désir » ou régnait le Dieu – Corbeau Lug (gaulois lougos « corbeau »), et aussi de la Plaine d’Ornans – Montgesoye, s’étendant au confluent du Leugney - Loue, sous la colline de Lugduniacum, plaine dominée par les falaises abris des « choucas », vue par Courbet, peignant « le Château d’Ornans » et la chapelle du tueur de Dragon - Vouivre, Saint Georges, ou un « Soir d’Orage », moment de « Chaleurs » et de « Passions ». Ces mêmes toponymes et ce même légendaire, cette même « Mythologie du Désir », si bien ressentis dans la « peinture » de Gustave Courbet, nous la justifions par la relation de la fondation de l’abbaye de Romainmôtier, près d’une église Sanctus Desiderius > Désiré > Saint-Didier et de La Sarraz, en Suisse ; le texte parle de lui-même et tous les mots se retrouvent d’une manière ou d’une autre dans les peintures du « Maître des Balma » et de la « mythique » Lupa - Loue, y compris dans un de ses prénoms, Jean – Désiré Gustave Courbet… Nous allons aborder ces deux animaux, le « Corbeau et le Renard », que la fable du grec Ésope a popularisés : l’un vit dans les airs ou « sur un arbre perché », et l’autre sur la terre, mais tous deux s’abritent aussi en « Maîtres des Vivants et des Morts » dans les cavités et falaises à Balma dominant les plaines alluviales et nourricières. Commençons par le « Corbeau ». Un constat évident : rares sont les peintures de Gustave Courbet (Cela mériterait une recherche !) où apparaissent des oiseaux de la famille des « Corvidés », corbeaux, corneilles, choucas, freux, voire geais des chênes ou pies … Dans ses peintures des Coteaux à vignes, des Chênes, des Arbres, des Forêts à gibiers, des « Baumes », le « Ciel » est particulièrement vide, alors que le « Sol » est peuplé par contre d’animaux notamment « Chasseurs » ou « Chassés », dont le « Renard », grand amateur de … Raisin …
Et pourtant ils sont étonnamment présents ! Mais cachés dans le conscient et l’inconscient du peintre lui-même, attiré qu’il est par ces falaises et ces arbres si symboliques qui les accueillent en populations innombrables. Il suffit de demander aux escaladeurs de la falaise du « Rocher de la Brenne - Brême » (lieu-dit Gradion) à Ornans quels sont les oiseaux qui peuplent les anfractuosités. C’est cette falaise, qui ressemble tant au rocher mythique de Solutré, qui apparaît dans plusieurs peintures de Gustave Courbet, notamment dans le « Retour de la Conférence ». La « Falaise », la « Roche » des Vallées de la « Louve – Loue » et du « Corbeau – Brenne – Brême » peintes par Jean - « Désiré » - Gustave Courbet sont donc « Peuplées d’Êtres Vivants » porteurs, depuis des siècles, de mythologies : ses falaises sont imprégnées de mythes ancestraux repris ou sublimés par le christianisme. Nous nous penchons donc sur la sémantique et la symbolique des mots « Désir > Désiré », en comparant les mythologies antiques (notamment celles de la fondation de Lugdunum – Lyon) et astrales qui concernent l’« Oiseau apollinien du Désir », le Corbeau, associé à l’« Eau Vivante » ou au « Verseau », avec les mythologies bibliques (cf. le Déluge) et chrétiennes qui les ont perpétuées. Un exemple est pris avec Saint Vincent et la « célébration du Vin » : sa commémoration par l’Église, à la demande de sa sœur Juliette, Courbet, encore imprégné de religion, la soulignera par l’exécution d’un tableau où il donne au Christ son propre visage ! C’est alors le moment de relater diverses légendes, celle du dieu germain Wodan et de ses deux corbeaux, mais celle toute régionale, associée aux « grottes », de la « Roche aux Corbeaux », près de Bart et de la grotte de Sainte-Suzanne, dans la Doubs, légende où apparaissent des thèmes éternels, d’amants et de tromperies, symbolisés par la « couleur jonquille », la « Spirale » des « Cornes » ou des « Gouffres » tournants que Désiré Gustave se plaît à peindre, comme le « Gour de Conche », ou le « Rocher du Tourbillon » aux noms si évocateurs ! Les « Falaises », pointues et « voûtées » à la fois, prennent alors un relief particulier, celui d’un « Sexe mâle » : elles transpercent le ciel, comme un Saint Grat, avec son doigt, protège des orages destructeurs les fruits de la terre. Ou bien elles se lovent comme les « Vagues » des « Marines » d’Étretat s’enroulent en des « Gouffres liquides et « voraces ». Chez Courbet, c’est donc le règne de la « Courbe » et de la « Spirale » symboliques de toutes les manières. Elle va jusqu’à se trouver, dominant les Chiens, « voraces » eux aussi, dans le « Fouet » du chasseur qui se déroule dans le ciel d’hiver comme le vol légendaire des « Rapaces », corbeau, épervier, vautour, aigle, à la présence si déterminante pour les civilisations et l’exploitation, par la sédentarisation des humains, des plaines alluviales où s’unissent d’Amour les cours d’eau, telle la Louve - Loue avec ses affluents. Dans la mythologie chrétienne des Saints Ferréol et Ferjeux, nous avons dit qu’il appartenait au « Renard » (et donc à son « Repaire de Maupertuis »), par ailleurs très amateur de « raisins », on l’oublie trop souvent, un rôle essentiel, celui, en tant que « canidé sauvage », de remplacer ou plutôt d’avoir précédé le « Chien » psychopompe et donc de révéler des « Caches », des « Tumuli – Tombes ». Cet « amateur de raisin », a été un des principaux acteurs des cultes « orphiques », sanglants à l’origine et jusqu’à donner un surnom, Bassareus (aussi Bassaros dans les cultes orphiques), « le Renard », au « sauvage » dieu Dionysos, d’origine Lydienne (ce qui s’avérera très important plus tard pour le christianisme légendaire à Vesontio – Besançon) ou d’origine Thrace comme Orphée, et une épithète à ses adeptes, les Bassarides, Bacchantes omophages. |
Table des matièresA - Cha(u)veroche
B - Hautefeuille « Aux Caves ou Fosses Profondes » C - La « Dame » de Rocamadour et Saint Amour Chauveroche, Hautefeuille, Dame, Rocamadour, main, baume, « sexe féminin », vouivre, Désir, Romain, Sarrazin, « l’Atelier du Peintre », « Chanson de Roland », Gengoux, « la Vallée de la Loue par Temps d’Orage », Leugney, Véronique, Madeleine, baume, « la Jeune Fille à la Mouette », gouffre, La Barèche, Félicien Rops. D - La Baume des « Romains ».
Baume, Sarrazin, Romain, Lupicin, Benoît, Pierre et Marcellin, Ornans, Maisières, ermite, Désir, Femme, Bonnevaux, Brême, Plaisirfontaine, « la Remise aux Chevreuils », « Puits Noir », Proudhon, Odile, Idole – Yole, Clarisse, Corbeau, Leugney, « vulve-grotte », Reilé, Sergent, « vallée de la Loue par temps d’orage », Romainmôtier. E - Le Corbeau et le Renard ou la « Spirale de la Tromperie »
Désiré, Corbeau, Coronis, corneille, Besançon, Ferréol et Ferjeux, Gengoux, Apollon, Gradion, Lugnez, Damphreux, Brême, Bonnevaux, « Puits Noir », Spirale, tromperie, baume, plaine, Wodan, Bart, cornes, « Gour de Conche », falaise pointue, « Sexe mâle », rapace. Renard, Orphée, loup, enfers, psychopompe, faim, cannibalisme, omophagie, liberté, Aristoménès, Saint Lin, Ferréol et Ferjeux, bison, Besançon, oracle, Vatican, devin. |
Courbet, la «Femme» au «Pays des Baumes» | |
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La première partie : Le Chien, le Chêne et le RaisinSynopsis et étude complète à télécharger
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